Pour les enfants que je désire

En avril dernier, je me suis collé la main au bitume du pont du Mont-Blanc à Genève avec Renovate Switzerland. Pourquoi ? Simplement parce j’aimerais avoir des enfants. Et il n’y a pas de plus grande responsabilité pour une future mère que de s’inquiéter du monde dans lequel ils vivront. 

Se soucier du futur doit être une qualité partagée par toute personne qui porte des responsabilités vis-à-vis d’autres individus, qu’il s’agisse d’une mère, d’une cheffe d’Etat, d’un entrepreneur, d’une enseignante ou d’un industriel. 

Pour moi, les rapports des scientifiques sur l’évolution du climat donnent assez d’informations sur l’urgence actuelle pour que leurs conséquences sur ma vie soient limpides : la résistance civile est la seule option qu’il me reste pour éviter que mes enfants vivent l’enfer sur Terre.

J’invite tout lecteur du magazine LEADER à considérer cette option. Je sais que c’est exigeant d’imaginer devoir prendre des risques, de sacrifier son temps, sa carrière, peut-être sa liberté. Entrer en résistance civile demande du courage, car c’est choisir de s’écarter du chemin de la normalité. Mais il y a une chose qui me rend heureuse par-dessus tout, c’est de faire ce qui est juste.

Dans l’Histoire, la perturbation non violente a montré des centaines de fois qu’elle est le meilleur moyen d’amener un changement rapide au nom de l’intérêt général. L’opposition qu’elle rencontre est bien souvent liée au rejet de l’idée qu’un moindre mal puisse être acceptable, lorsqu’il permet d’éviter un mal infiniment plus grand. Pourtant, nous devons considérer cette option avant qu’il ne soit trop tard.

Face à la dure réalité, j’ai décidé de faire tout ce qui était en mon pouvoir pour changer la trajectoire de notre société et préserver un futur digne d’être vécu aux enfants que j’aimerais avoir. Je ne me fais pas d’illusion, l’avenir sera dur et fait de sacrifices. Mais je maintiens l’espoir que mon action insufflera à d’autres l’envie de se battre pour ceux qu’ils aiment.